Histoire d'Oleyres
Voici quelques lignes sur l'histoire du village, tiré du livre Oleyres, village vaudois d'Eddy Nicolier.
Armoiries de la Commune d'Oleyres
Parti d'argent et de gueules, à l'arbalète d'or brochant en bande. Les armoiries de la Commune d'Oleyres ont été adoptées en 1929, sur la base des conseils et directives de la Commission cantonale des armoiries communales, conformément à l'arrêté cantonal du 10 février 1925.
Ces armoiries ont repris les émaux de l'évêché de Lausanne, auquel Oleyres appartenait aussi au temporel. L'arbalète rappelle que les gens d'Oleyres pratiquaient spécialement l'exercice de cette arme et se rendaient autrefois chaque année dans ce but à Avenches.
Toponymie
Les origines du lieu-dit "Oleyres" sont mal définies et les avis divergent. L'orthographe a sensiblement évolué au cours des temps, pour prendre sa forme définitive au siècle dernier.
Jaccard relève les formes suivantes : OLERES en 1228 selon les Mémoires de la Société d'histoire de la Suisse romande VI 334. OLYERES en 1239 selon Matile. OLIERES en 1272, OLEIRES en 1340, selon le Recueil diplomatique de Fribourg 111 16. Ces quatre orthographes se trouvent dans une même charte de 1289, selon Matile. OLLERES en 1255 selon Wurstemberger dans "Peter der Zweite Vierter Teil. 1 vol. Bern 1858, p. 200.
Au siècle dernier, on trouve volontiers les orthographes suivantes: OLLEYRES, OLLEYRE, OLEYRE, OLEIRE, OLEYRES, dans les différents registres publics, comme par exemple les documents cadastraux. Lutz utilise la première forme en 1837 dans son dictionnaire géographique statistique de la Suisse. Les livres de la Société de tir du Cordon vert et blanc mentionnent indifféremment OLLEYRES ou OLLEIRES.
En avril 1895, la Municipalité d'Oleyres a demandé à l'archiviste cantonal quelle était la forme exacte du nom de famille DOLEIRES, ce à quoi il a répondu qu'à son avis, et après recherches, l'orthographe correcte est DOLEYRES pour le patronyme et OLEYRES pour le lieu-dit.
L'origine du mot est trouble. Jaccard écrit que d'après Gatschet, Oleyres dériverait de aulearia, de aula, c'est--à-dire terre dépendant d'une ancienne demeure seigneuriale, mais cette interprétation lui paraît douteuse. Il relève encore que, selon une note de M. Bonnard, Oleyres signifie peut-être poterie, car il y a un mot vieux français olier qui veut dire potier. La thèse selon laquelle le nom d'Oleyres proviendrait de l'époque des tailleurs de pierre est encore plus douteuse.
Sobriquet
A l'époque, la plupart des localités de la Suisse romande étaient affublées d'un sobriquet, généralement donné par les habitants des villages environnants qui cherchaient ainsi à ridiculiser leurs voisins.
Les Oleyrois n'ont pas échappé à la règle, et sont devenus les RENARDS.
On raconte que ce surnom remonte au temps où Oleyres possédait encore un gibet, c'est-à-dire au XVIIe siècle probablement. Or, ce lieu de supplice n'avait jamais eu l'occasion de servir... ce que n'avaient pas manqué de remarquer les Fribourgeois des environs. Par ailleurs, l'entente entre réformés et catholiques n'était pas particulièrement cordiale. A la faveur d'une nuit sombre, quelques jeunes du canton voisin prirent un malin plaisir à aller pendre le cadavre d'un renard aux fourches patibulaires. On ne connaît pas la suite, sinon que la chose fit sourire loin à la ronde et que les gens d'Oleyres furent dorénavant surnommés les Renards.
L'histoire est jolie, non? Alors, ne la détruisons pas, même si le sobriquet n'est dû qu'au caractère rusé des Oleyrois ! D'autant plus que le seul aspect favorable de cet animal, sous l'angle symbolique, ne se rencontre qu'au Japon...
En fait, l'explication la plus vraisemblable est celle qui fait remonter l'origine du surnom à la prolifération du renard dans les forêts environnantes aux siècles passés.
Ce qu'ils en disent
MOTTAZ Eugène. Dictionnaire historique, géographique et statistique du canton de Vaud. P. Rouge & Cie. Lausanne 1921.
On trouve en 1239 et jusqu'en 1255, un Pierre d'Oleyres avoyer de Morat, mais, sauf le nom, nous ne lui connaissons pas de rapport avec le village d'Oleyres. En 1272, Borcard d'Oleyres, bourgeois de Fribourg, vend au couvent de Hauterive tout ce qu'il possède à Oleyres entre le Chandon et la Broye, pour le prix de 150 livres lausannoises.
A la même époque, à la fin du XIIIe siècle, on trouve un Frédéric d'Oleyres, donzel. Il avait épousé Léonète, fille de Vuillerme, co- seigneur d'Estavayer. Ce dernier, à la mort de son gendre, agissant comme tuteur de sa fille et des enfants de Frédéric d'Oleyres (Pierre, Herman, Jaques, Agnelette et Alexie) vend au couvent de Payerne divers fonds et censés pour le prix de 33 livres lausannoises qui servirent à l'extinction de dettes et à l'utilité de ses pupilles. Cette vente est du 17 septembre 1296.
En février 1306, les enfants de Frédéric d'Oleyres (moins Agnelette) vendent à Pierre de Grandson, seigneur de Belmont, la pêche de la Broyé et 62 sols 6 deniers, monnaie blanche, de censé annuelle due par des particuliers, le tout pour le prix de 86 livres lausannoises. En 1310, Uldric, abbé de Hauterive, vend aux frères Jean et Pierre d'Avenches, fils de feu Conon, la seigneurie d'Oleyres avec 11 ténements pour 200 livres lausannoises.
En 1537, à la suite de la conquête bernoise, cette seigneurie fut réclamée par Fribourg comme étant du ressort du bailliage voisin de Montagny. Il y eut enquête à ce sujet et plusieurs personnes de la localité furent invitées à témoigner devant le bailli d'Avenches de ce qu'elles savaient des coutumes suivies jusqu'alors.
Nous apprenons à cette occasion que ceux d'Oleyres devaient fournir un homme quand Avenches, en vertu de sa combourgeoisie avec Fribourg, était sommé par ce dernier d'envoyer son contingent pour quelque expédition de guerre. C'est ainsi qu'un certain Roctey ou Rottey d'Oleyres doit avoir participé à l'expédition d'Italie qui se termina pour les troupes de Berne, Fribourg et Soleure par la paix de Galera ou Gallarate, le 8 septembre 1515, cinq jours avant la bataille de Marignan, livrée par les troupes des autres cantons. Nous apprenons aussi que certaines personnes d'Oleyres dès l'époque de la bataille de Morat et même avant, venaient à Avenches tirer l'arbalète "les fleurs de la dite ville et participoyent aussi bien ès dites fleurs comme un des natifs d'Avenches".
Cependant MM. de Fribourg commençaient à exercer à Oleyres les droits de souveraineté et y avaient même dressé leur écusson, dans une conférence tenue à la Singine, le 12 septembre 1537, l'arbitre choisi par Berne et Fribourg, le landamman Joseph Amberg de Schwyz, prononça que Oleyres suivrait le sort d'Avenches et détermina ainsi son appartenance subséquente au canton de Vaud. Furent réservés seulement les droits des co-seigneurs qui étaient alors n. Benoît d'Avenches pour la moitié, et les deux frères n. Claude et Pierre Mayor, bourgeois d'Avenches pour l'autre moitié.
En 1754, n. Gaspard de Lutry, alias Mayor, fils de feu Pierre, vend la seigneurie Antoine Guisan, secrétaire d'Avenches, pour 5190 florins de Savoie de petit poids et 175 écus au soleil, outre les vins.
Dans ce prix étaient compris des censes et revenus provenant de terres dispersées dans toute la contrée environnante jusqu'à Morat En 1619 n. Samuel Guisan fils d'Antoine, est obligé de vendre la seigneurie à Jean Brun, maître bourgeois de Neuchâtel, son créancier. Elle était alors évaluée à 13215 florins. La famille Brun la posséda pendant plusieurs générations; c'est ainsi qu'elle passa à Jean et David, fils du précédent, qui prêtent hommage à LL.EE. en 1630; à n. Jean Frédéric (hommage de 1664); à n. Jean Henri (1688) et à n. Jean Pierre (1716). Vers le milieu du XVIIIe siècle, Madeleine, fille unique du précédent, porta la seigneurie à son époux, n. Charles Louis de Chambrier, colonel titulaire du régiment de Hirtzel au service des Etats généraux (+1770). Celui-ci la transmit à son fils Jean Pierre, né en 1753 et connu sous le nom de baron de Chambrier d'Oleyres. Entre autres charges qu'il revêtit, il fut gouverneur de la principauté de Neuchâtel et Valangin et mourut en 1822.
A la fin de la période bernoise, Oleyres avait une cour de justice inférieure de douze membres, dont six d'Avenches, et une cour des fiefs. Le châtelain nommé par le seigneur, les présidait et on y suivait le plaid général de Lausanne, comme à Avenches. La commune était régie par un conseil de douze membres aussi, présidé de même par le châtelain. Le seigneur, comme possesseur de fief noble devait à LL.EE. un cavalier d'hommage. La dîme d'Oleyres était répartie entre trois possesseurs : le seigneur, LL.EE. et l'Hôpital d'Avenches. Au point de vue ecclésiastique, le village faisait partie au Moyen Age de la paroisse de Domdidier. Dans son voisinage immédiat, toutefois sur le territoire de la commune de Domdidier, se trouvait une chapelle dédiée à saint Georges et qui dépendait de la cure de Donatyre. La messe semble y avoir été célébrée jusqu'à la fin du XVIe siècle, mais en 1603 elle était dans un état fort délabré, car les rentes qui servaient autrefois à son entretien n'étaient plus payées, d'où réclamations de Fribourg à Berne en 1609, mais sans résultat.
A la conquête bernoise, Oleyres fut rattaché à la paroisse d'Avenches et dès lors en a toujours été annexe.
Dictionnaire géographique du canton de Vaud, par JM et LD, chez Luquiens Cadet, libraire, Lausanne 1808.
Oleyres, grand village des district et cercle d'Avenches; à 1 lieue et demi lieue sud d'Avenches. On y remarque plusieurs maisons creusées dans le roc.
LEVADE Louis Dr. Dictionnaire géographique, statistique et historique du Canton de Vaud. Lausanne 1824.
Oleyres, grand village, d'environ 240 habitants, des district et cercle d'Avenches, à 1 lieue sud de cette ville. Plusieurs maisons sont dans des carrières dont on a tiré les pierres pour les édifices d'Avenches. Il contient 47 bâtiments, 6 poses de jardins, 79 de prés, 215,5 de champs, 21 de pâturages, 106,5 de bois; en tout 428 poses 274 toises.
Dictionnaire géographique et descriptif du Canton de Vaud, Loertscher et fils, Vevey 1828.
Village de 47 maisons et 240 habitants, sur une colline boisée, dans le cercle et district d'Avenches, à 1 lieue de cette ville et à 10,5 lieues de Lausanne. C'était une seigneurie qui, avant la révolution, appartenait à la famille Brun de Neuchâtel. Quelques maisons de ce village existent dans la carrière d'où l'on a tiré les matériaux pour construire la ville d'Avenches. Son église est une succursale de celle d'Avenches.
LUTZ. Dictionnaire géographique statistique de la Suisse, Lausanne. Imprimerie de Samuel Delisle. 1837.
Olleyres, village vaudois du cercle et du district d'Avenches, à une lieue S. de cette ville. Il contient 296 habitants, une cinquantaine de bâtiments, 436 poses de terrain dont 106 en prés et 208 en champs. Les fonds de terre sont taxés à Fr. 91'550.- et les bâtiments à Fr. 18'070.-. Plusieurs maisons sont dans les carrières dont on a tiré les pierres pour les édifices d'Avenches.
MARTIGNIER D. et DE CROUSAZ Aymon. Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud. Imprimerie L. Corbaz & Cie, éditeurs. Lausanne 1867.
Oleyres (Olières en 1272), village communal du cercle d'Avenches, à 1 lieue S. de cette ville. Ce village est ancien; en 1272, Borcard d'Olières, bourgeois de Fribourg, vend au couvent d'Hauterive tout ce qu'il possède à Olières, entre le Chandon et la Broie, pour le prix de 150 livres lausannoises. En 1310, l'abbé d'Hauterive vend à Jean et Pierre d'Avenches tous les biens de sa maison à Olières, avec 11 tènements pour 200 livres lausannoises. En 1574, n. Gaspard de Lutry, alias Mayor, vend la seigneurie à égrège Antoine Guisan, pour 5920 florins de Savoie et 200 écus au soleil, outre les vins.
La seigneurie appartenait, en 1618, à n. Samuel Guisan, d'Avenches. en 1619, elle fut vendue à Jean Brun, de Neuchâtel, pour 13'215 florins. En 1757, Madeleine, fille unique de Jean Pierre Brun, porta cette seigneurie à son époux, n. Charles Louis de Chambrier.
Une chose assez curieuse, c'est que l'on a établi des maisons dans les carrières d'où l'on avait tiré les pierres pour bâtir la ville d'Avenches; elles sont habitées par les pauvres.
La population était de 240 habitants en 1803; elle est de 317 en 1860. La superficie du territoire est de 208'724 perches, dont 50'700 en prés, 99'500 en champs, 491'000 en bois. Les bâtiments sont taxés 164'000 fr. et les fonds de terre 133'000 fr. Dettes hypothécaires, 181'000 fr.
Evolution démographique (dès 1800)
La commune d'Oleyres, à l'instar de la plupart des autres collectivités rurales du canton, a connu au cours des ans une grande amplitude démographique, avec un maximum de peuplement en 1850 (338 habitants). A cette époque, la population du village était plus que du double de celle d'aujourd'hui.
Voici quelques chiffres:
Année | Habitants |
1803 | 240 |
1835 | 295 |
1860 | 317 |
1870 | 333 |
1880 | 314 |
1900 | 283 |
1910 | 263 |
1920 | 230 |
1930 | 235 |
1941 | 220 |
1950 | 219 |
1955 | 187 |
1960 | 177 |
1965 | 193 |
1970 | 178 |
1975 | 183 |
1976 | 157 |
Jusqu'en 1941, nous nous sommes basés sur les publications de l'Office de statistique de l'Etat de Vaud, tandis que depuis 1950 nous avons utilisé les relevés du Contrôle cantonal des habitants. Les deux sources ne correspondent qu'à quelques unités près.
Oleyres est une commune essentiellement agricole. Nous verrons du reste plus loin que le territoire communal n'a jamais suffi à nourrir l'ensemble de la population et que les agriculteurs ont toujours exploité des terres, qu'ils louent ou qu'ils possèdent, sur les communes avoisinantes d'Avenches, de Domdidier et de Chandon. Il est dès lors remarquable qu'au milieu du XIXe siècle, la même surface permettait de faire vivre plus du double de la population; reste à savoir dans quelles conditions, il est vrai.
La vie sociale était plus intense qu'aujourd'hui et l'on recensait près de vingt professions différentes au village:
agriculteur, charpentier, charron, tonnelier, aubergiste, régent, tisserand, blanchisseur, boucher, sellier, cordonnier, tailleur, maçon, meunier, épicier, laitier, monteur de boîtes, maréchal-ferrant, lamineur, employé, domestique .
Voici encore quelques chiffres concernant ces 28 dernières années :
Année | Hommes | Femmes | Enfants | Total | vaud. | conf. | étr. | nat. |
1948 | 88 | 72 | 73 | 233 | 108 | 123 | 2 | IU |
1949 | 81 | 72 | 62 | 215 | 101 | 110 | 4 | IUD |
1950 | 82 | 73 | 62 | 217 | 100 | 113 | 4 | ID |
1951 | 76 | 65 | 66 | 207 | 102 | 103 | 2 | ID |
1952 | 75 | 63 | 61 | 199 | 98 | 99 | 2 | ID |
1953 | 78 | 63 | 56 | 197 | 95 | 98 | 4 | ID |
1954 | 69 | 64 | 58 | 191 | 95 | 95 | 1 | ID |
1955 | 66 | 61 | 60 | 187 | 89 | 95 | 3 | ID |
1956 | 68 | 59 | 46 | 173 | 84 | 87 | 2 | ID |
1957 | 65 | 60 | 46 | 171 | 91 | 79 | 1 | ID |
1958 | 64 | 67 | 51 | 182 | 79 | 102 | 1 | D |
1959 | 61 | 64 | 49 | 174 | 79 | 94 | 1 | D |
1960 | 61 | 65 | 51 | 177 | 81 | 95 | 1 | D |
1961 | 66 | 59 | 50 | 175 | 97 | 77 | 1 | D |
1962 | 68 | 61 | 55 | 184 | 99 | 83 | 2 | D |
1963 | 68 | 64 | 53 | 185 | 95 | 89 | 1 | D |
1964 | 71 | 66 | 57 | 194 | 98 | 95 | 1 | D |
1965 | 72 | 71 | 50 | 193 | 99 | 85 | 9 | FE |
1966 | 76 | 70 | 54 | 200 | 99 | 86 | 15 | IFE |
1967 | 72 | 64 | 47 | 183 | 90 | 84 | 9 | IDE |
1968 | 74 | 64 | 43 | 181 | 91 | 81 | 9 | IDEF |
1969 | 72 | 63 | 48 | 183 | 96 | 83 | 4 | IDE |
1970 | 66 | 64 | 48 | 178 | 90 | 85 | 3 | ID |
1971 | 70 | 60 | 42 | 172 | 93 | 76 | 3 | IDE |
1972 | 65 | 58 | 43 | 166 | 95 | 68 | 3 | IDE |
1973 | 70 | 61 | 44 | 175 | 101 | 72 | 2 | ID |
1974 | 67 | 66 | 45 | 178 | 95 | 81 | 2 | ID |
1975 | 70 | 71 | 42 | 183 | 87 | 93 | 3 | IDF |
1976 | 56 | 55 | 46 | 157 | 75 | 79 | 3 | IDF |
Nationalités I = Italie U = USA D République fédérale d'All. F = France E = Espagne
Evolution de la construction
Les quatre cartes qui suivent (1818, 1870, 1944, 1977) permettent de se rendre compte de l'évolution des surfaces construites au cours des 160 dernières années. Il s'agit de cartes au 1 : 5000, c'est-à-dire que 1 centimètre sur la carte représente 50 mètres sur le terrain.
Situation en 1818
Les bâtiments sont concentrés "à Oleyres", avec quelques maisons isolées en direction d'Avenches, du haut du village et de la "Cabutse". On recense: 28 maisons avec grange et écurie, 6 greniers, 17 granges et écuries, 26 maisons sans annexes, 17 boitons, 15 fours, 1 pressoir, 2 moulins, 1 auberge, 1 église (la maison d'école est comprise dans les "maisons").
Les constructions d'alors, comparées à celles d'aujourd'hui, étaient caractérisées par les matériaux utilisés et par les emplacements choisis. A la construction, le bois l'emportait largement sur le dur, dur qui était le plus souvent de la molasse ou un amalgame de pierres, de gravier et de chaux. Quant au choix des emplacements, on ne parlait pas encore de plan d'alignement, de zone ou d'aménagement. On était surtout conditionné par l'approvisionnement en eau, donc tributaire des puits et surtout des fontaines. On cherchait, par ailleurs, à empiéter le moins possible sur le terrain cultivable. Enfin, pour réduire les coûts de construction, on s'adossait facilement à un immeuble existant, ce qui permettait l'économie d'une façade.
Dans le domaine des indivisions, nous avions: 4 maisons + granges + écuries indivises, 4 greniers indivis, 4 granges + écuries indivises, 3 granges indivises, 3 maisons indivises, 1 écurie indivise, 3 fours indivis, 1 étable à pores indivise. Ces biens "par ensemble" l'étaient à demi à quart dans un cas.
Situation en 1870
La carte de 1870 fait apparaître plusieurs immeubles nouveaux, en particulier dans les trois axes cités plus haut. Par contre, nous voyons disparaître quelques constructions. Le cimetière a quitté le centre du village et la route de "la Fin" a été construite.
Les immeubles se répartissent entre: 40 logements + granges + écuries, 20 logements séparés, 2 écuries, 15 remises, 21 étables à porcs, 1 manège, 9 granges + écuries, 9 fours, 1 logement + grange, 1 grange, 1 buanderie, 1 laiterie, 2 greniers, 1 moulin, 1 "hôpital", 1 église, 1 école, 1 hangar, des pompes, 1 pressoir, 1 stand, 1 distillerie, 1 auberge, 1 habitation taillée dans le roc. 30 articles sont en indivision.
En matière de construction, la molasse fait place au ciment qui fait son apparition, bien que le bois soit encore le matériau de prédilection étant donné son coût.
Lieux-dits
"Tout nom de lieu, ville ou village, rivière, montagne ou simple terrain, soit lieu dit, a eu une signification précise à l'origine. Le sens d'un grand nombre de ces noms nous échappe aujourd'hui, soit qu'ils appartiennent à des racines inconnues, soit qu'ils aient été tellement défigurés dans la suite des temps qu'il ne nous est plus possible d'en reconnaître la racine primitive sous la forme que le nom revêt actuellement. Remarquons ici que très souvent la forme officielle est une source d'erreurs. Les rédacteurs d'actes, clercs et notaires, et, plus près de nous, les géomètres qui ont levé les plans, les cartographes officiels ou privés ont très souvent interprété faussement les noms qu'ils entendaient prononcer, et leur ont donné une orthographe qui déroute aujourd'hui le chercheur. Aussi estil de la première importance, pour une étude toponymique, de rechercher les plus anciennes formes de chaque nom. La lecture attentive des documents publiés dans les recueils de chartes ou conservés dans les diverses archives est donc un travail préliminaire indispensable" .
La première tâche consiste à déterminer l'origine du lieu-dit, qui peut être celtique, gallo-romaine ou encore burgonde. Il s'agit ensuite de tenir compte des nombreuses modifications des racines intervenues au cours des temps.
La toponymie, comme "science auxiliaire de l'histoire", est un domaine dont la littérature est très peu abondante, particulièrement en ce qui concerne la Suisse romande. Seuls les ouvrages généraux de Henri Jaccard, de J. Stadelmann et du regretté Paul Aebischer, émergent d'une série d'études modestes et fragmentaires.
Lieux-dits de la commune d'Oleyres
Les plans de 1818 recèlent 89 lieux-dits, alors que ceux de 1874 n'en citent que 66, c'est-à-dire que 26 noms de lieux ont disparu (Es Champs Cordey, Es Corsalettaz, La Fin de Cornaud, Au Clos Dessus, Les Chesaux de la Fin, La Petite Côte, Es Chenevières des Margueran, La Côte de la Cabutz, Le Champs Rond, Es Déprayes, L'Essert à Cuanet, Es Petits Esserts, Es Esserts Derrières, Derrière chez les Gendres, Au Liäruz, Le Pré de Mézery, Vers les Pèrey, Es Prés du Moulin, Les Petits Chênes, La Pocherne, Les Prés Rebotel, Es Rytettes, Le Tan du Loup, Les Têtes, Es Vernes, En Feganaire) et 3 ont surgi (Es Champs dan Forny, Sur la Côte, Es Loches).
Etudions brièvement les 92 toponymes, en "balayant" la carte communale d'ouest en est.
Les petits Chênes: bois qui était fourni en chênes.
Es Prés du Moulin: près se trouvant au-dessus du moulin (actuellement la ferme Buri).
La Pocherne: origine inconnue. Vient peut-être de poche, étant donné la configuration du terrain.
Vers les Fourches: il s'agit ici des fourches patibulaires, du gibet, où s'exerçait la haute justice de naguère. La plupart des gibets de notre pays furent démolis en 1798, en exécution de la loi du 12 mai 1798, qui abolissait la torture sur tout le territoire de l'Helvétie.
L'Essert à Cuanet: essert est un dérivé de ''sarter'', qui signifie défricher. Ce terrain, qui avait été défriché à l'époque mais qui est à nouveau en forêt, appartenait à un dénommé Cuanet.
à l'Essert: idem Essert à Cuanet
Es Pâquerets: "pascere" = paître, et désignant des pacages, des pâturages. Actuellement en bois.
Au bois Ministre: bois qui devait appartenir à l'époque à un pasteur, au ministre de la paroisse probablement.
Es bois Ruinez: de "ruvina". "rovina" formé, avec un vépenthétique, de "ruina", forme participiale de "ruere", couler, précipiter.
Au Noyer Verdan: ces terrains appartenaient-ils à un Verdan? Verdan vient du vieux français "verd", la verte, soit pâturage.
Sous le Noyer Verdan: idem Noyer Verdan.
Es Rochettes: du dépréciatif asse et diminutif on, et : mauvais petits rochers; dérivé habituellement du celtique rocca, gaélique roc.
Au Liairuz: lieu graveleux. Vient de "glarea" qui signifie gravier.
Le Pré de Mézery: Mézery vient de (fundum) Masiriacum, domaine d'un Masirius, autre forme de gentilice Macirius. Il ne semble pas qu'il y ait une relation avec le village de Misery, à moins qu'il ait appartenu à un M. de Mézery.
Es Gros Prés: comme le nom l'indique, il s'agit de prés d'une certaine importance.
Es Seytorées: de secta, participe de seco, je coupe, en patois seyi, faucher, d'où seytor, faucheur, seytorée, fauchée. Une seytorée correspond à une pose de pré, c'est-à-dire à la surface qu'un faucheur pouvait travailler d'une journée. Pierrhumbert parle d'une sorte de prés communaux qui paraissent avoir fait l'objet d'un lotissement en "seitorées" en faveur des bourgeois.
Chenevières des Margueran: les chenevières sont des lieux plantés de chanvre. On cultivait encore le chanvre à Oleyres au siècle dernier. Chenevière représente le latin vulgaire "canaparia", mot formé au moyen du suffixe aria et du latin vulgaire canapus, latin cannabis. Même mot que Cannebière (Marseille). Margueran était probablement un nom de famille. Aujourd'hui, on appelle couramment ces parcelles les "champs à Bavaud", parce qu'elles ont appartenu à un Bavaud au siècle passé.
Es Rytettes: le nom commun rue vient du latin ruga, proprement "ride", d'où "chemin" en latin vulgaire, sens restreint ensuite aux voies des agglomérations. Du même latin ''ruga'', avec le suffixe itta, est venu le patois ritta, ruelles, "venelle", d'où le nom de lieu de Ritette, diminutif. Mais pourquoi le "y"?
Derrière chez les Gendre: terrains situés en contrebas d'une propriété qui appartenait probablement à une famille Gendre.
Es Vergers à Bonjour: vergers qui appartenaient à un dénommé Bonjour.
Les Têtes: sommet, sommité. Le mot romand ''tatte'', patois tatta, tacta, tacte dans les vieux textes, lieu en friche, lande, terrain maigre, improductif, parent par le sens de teppe, d'origine inconnue.
Au Clos: participe passé du verbe "clore", vieux français clos, cloux, claux, clus. Il est probable qu'au temps de la vaine pâture ces prés étaient clôturés.
Es Marais: dérivé, comme toute la famille marèche, marchois, etc., du latin "mare", mer, Mares dans les formes anciennes. Terrains marécageux.
Au Clos dessus: idem Au Clos
Au Clos dessous: idem Au Clos
La Cabutz: origine inconnue. "Ca" est un préfixe à signification péjorative, tandis que "butz" (norois) veut dire morceau de bois d'où dérivent les mots français bout, but et butte. Ces régions se trouvent au bout du territoire dont elles relèvent.
A Olleyres: voir Toponymie
La Côte de la Cabutz: région accidentée et très pentue, dominant La Cabutz.
Sur la Côte: terrains situés au-dessus de la Côte de la Cabutz.
Es Jordils: dérivé du vieux haut allemand garto, parallèle du latin hortus, qui veut dire jardin.
Es Vergers de la Morielaz: origine inconnue.
Es Gollettes: diminutif masculin et féminin de goule, gueule, du latin "gula", à cause de l'étroitesse du passage. Le patois goleta, gouleta, désigne le "goulot" d'un pot, le lieu où coule un liquide, une rigole.
Es Esserts: idem Essert à Cuanet.
Es Râpes: vieil haut allemand "hraspôn", gratter, râper, les râpes étant des terrains rocailleux, peu fertiles, à végétation clairsemée. Déclivités couvertes de taillis dont le terrain rocailleux et peu profond s'oppose plus ou moins aux travaux de labourage.
Entre deux Bois était à l'époque situé entre deux bois.
En la Lotze: idem "Es Loches".
Sur Vuaty: terrains situés au nord du hameau fribourgeois de Vuaty ou Vuatel. L'ancien village, réduit à quelques maisons, se trouvait sur un promontoire dominant la vallée du Chandon. Selon Aebischer, il ne serait pas impossible que nous ayons dans le toponyme un diminutif en ellus de guet, déverbal de guetter. Jaccard ramène à cette explication l'origine de noms de lieux tels que Voetes, Voëte, Vuétaz, Vuettes, etc.
Es prés Rebotel: dérivé de Rubatel. Ces terres appartenaient à l'époque à un Rubatel.
Es Loches: vient de l'Oche, par agglutination de l'article. Signifie bonne terre capable de porter toute espèce de fruits, terrain voisin de la maison, planté d'arbres fruitiers; du bas latin "olca", mot celtique employé par Grégoire de Tours au Vle siècle "campus tel lure fecundus, tales enimincolae (les Ré mois) olcas vocant" : champs de terre fertile, de tels que les habitants appellent olcas, oches.
En Corsalletta: Corsalettaz est un diminutif de Corcelles qui vient de "corticella", diminutif lui-même de curtem, cortem, qui veut dire ferme. Les parcelles dites es Corsallettaz sont situées en face du hameau fribourgeois de Corsallettes (commune de Chandon).
Es Petits Esserts: idem Essert à Cuanet.
La Fin de Montau: fin vient du latin "finis", au sens de territoire. Ce nom est extrêmement répandu en Suisse romande et la plupart des communes vaudoises ont leur "fin", qui désigne généralement un ensemble de champs auquel est imposé le même assolement. Montau vient de monter, provençal "monta"; le chemin offre une forte rampe.
Champs de Contravau: contravau est composé de contre et du patois avaux "en bas". Pourrait aussi signifier contre le vent.
Vers les Perey: perey signifie terrain argileux ou un lieu pierreux. Ces champs appartenaient-ils peut-être à un dénommé Perey?
Au Chatagny: racine latine castanea, d'où chastaigne, et châtaigne. Dans cette région d'Oleyres se trouvaient des châtaigniers.
En Chozetta: nous n'avons pas trouvé l'origine de ce lieu-dit. Le rapprochement avec Cotzettaz: de coche, entaille, entre deux crêts, ou dans un repli, n'est pas satisfaisant.
Es Chenevières dessus: idem Chenevière des Margueran.
Sur la Perreyre: de l'adjectif bas latin petraria, carrière de pierres. Effectivement ces terrains se trouvent au-dessus des carrières de molasses.
La Fin des Isérables: pour fin, voir sous la fin de Montau. Isérables vient de "Isérable'', nom patois de l'érable.
La Fin: voir sous la fin de Monteau.
Derrière le village: terres situées au nord du village, dans un triangle formé par la route d'Avenches, celle montant à la Rapettaz et la Fin.
La Rapettaz: rapa dans Bridel, friche en pente avec des buissons. Diminutif de Râpes.
En Chantemerle: forêt et où les merles devaient s'y trouver bien.
En la Râpaz: voir sous la fin de Montau.
Le Tan du Loup: tannaz désigne des grottes, des cavernes. Pourquoi du loup? On ne le sait.
Es Carrières: une dizaine de grottes se trouvant à 500 mètres au nord-est du centre du village. La molasse était exploitée jusqu'au début de ce siècle.
Sous les Carrières: forêt peu dense, se trouvant en contrebas des carrières de molasse dont il est question sous (56). A ne pas confondre avec la partie du village se trouvant à l'extrémité de la commune, sur la route d'Avenches, qui a pris le nom de "Les Carrières" alors que le nom d'origine est "La Perreyres".
Les Chesaux de la Fin: chesau est dérivé de "casale" qui veut dire emplacement destiné à l'habitation, souvent une ruine, qui vient de casa = chaumière. Pour la Fin, voir sous la fin de Montau. On ne voit pas le rapport.
Les Prés de Montborgy: montborgy signifie peut-être "petit bourg sur un mont", de mont et boerget ou borgel. On ne voit alors pas la relation. Remarquons cependant la similitude avec les Chesaux de la Fin, au point de vue habitation?
Les Chênes Raz: endroit où l'on trouvait des chênes. Quant à Raz, cela signifie éventuellement couloir dans les rochers escarpés? ou champs labourés dans la plaine.
Les Essertons: du français "essart" et au bas latin "exsar tum": terrain défriché, participe passé d'un verbe latin vulgaire exsarire "sarcler, défricher". Equivalent aux lieux allemands : Rüti, Rutli, Grütli.
En Forny: forny vient de fornil, du latin furnile, four. Nom désignant des endroits chauds, bien ensoleillés, des pâturages bien exposés. Signifie peut-être fournil à foin.
Es Champs Cordey: champs qui appartenaient probablement à un dénommé Cordey.
Au Mojouni: origine inconnue. Peut-être du patois modzon.
La Petite Côte: terrains en pente, dominant le Chandon.
La Combettaz: désigne des vallons, des creux, des terrains bas. Diminutif en ette de combe.
Es Côtes: dénomination couramment utilisée seule ou avec un nom de personne. Signifie terrain en pente plus ou moins raide.
En Féganaire: origine inconnue.
Es Clavettes: comme "Clavaux": de cliva (terra), clivum, (fundum) = terrain en pente. Peu satisfaisant.
Es Plans Champs: de "planum" "campum" champs plans.
Champs Devant: champs qui se trouvent devant, par rapport à la forêt. Ou peut-être "de vent", c'est-à-dire au sud.
Es Vernes: petit bois composé surtout de vernes.
Es Côtes de Cornaux: cornaux est dérivé de corne, qui signifie pointe de territoire, en l'occurrence pointe du territoire de la commune d'Oleyres.
Le Bois à Colas: bois qui appartenait probablement à un dénommé Colas.
En la Tannaz: tannaz désigne des grottes, des cavernes.
Es Molliaires: nom désignant des terrains humides.
Le Pré du Moulin: pré se trouvant en amont de la Vaussinaz, entre le Chandon et la route menant au Malforin.
Es Côtes à Pury: terrains très pentus, dominant le Chandon, depuis la Vaussinaz jusqu'au Moulin Neuf, et même quelque peu en amont de la Vaussinaz. Ces terres appartenaient à l'époque à Pury, meunier à la Vaussinaz.
La Vaussinaz: origine inconnue. Vaux = vallée, et?
Le Champ Rond: comme son nom l'indique, il s'agit d'un pré champ assez informe, qui est délimité par le tracé de l'ancienne route et celui de la nouvelle, au-dessus de La Vaussinaz.
Au Bas Rottel: de rompre, du vieux français route, rot, rut, roupt, dérivés du latin ruptum, de rumpere, terras ruptas, terres défrichées.
Es Arrênes: du latin "arena", sable: lieux sablonneux.
En la Biollaz: lieu où, à l'époque, abondaient les bioles (bouleaux).
Es Grands Champs: grands champs.
La Fin de Cornaux: voir sous la fin de Montau et sous Es Côte de Cornaux.
Es Champs à l'Ane: origine inconnue.
Es Déprayes: peut-être mot formé du préfixe dé qui signifie l'action d'ôter, de défaire de sortir, etc. et du mot praye qui vient du vieux français praille, soit un ensemble de prés, du latin pratalia.
Es Isles: endroits entourés d'eau, ou jadis, par les bras des cours d'eau. A Oleyres, terrains situés entre le Chandon et le canal d'amenée d'eau du Moulin Neuf.
Es Esserts derrières: idem Essert à Cuanet.
Es Morielles: origine inconnue.
Le Pré du Moulin: pré se trouvant au-dessus du Moulin Neuf.
Au cul de Cornaux: cul signifie un endroit reculé. Pour Cornaux, voir sous Côte de Cornaux.
Quelques toponymes extérieurs à la commune d'Oleyres (selon Mottaz et Aebischer) :
Au Montilier: dérivé de monticulum par le suffixe arium, appliqué à un terrain bosselé.
Les Biolles: du gallo latin betulla "bouleau". Signifie région où abondaient les bouleaux.
Buberoud (Biberou): vient de Bou "bois" et Béroud, nom de famille.
Domdidier: composé de l'adjectif dom(i)nus au sens de "saint" et de Desiderius, évêque de Langres, martyr, mort vers 511.
Coppet: dérivé du radical de coupe au moyen du suffixe et. Jaccard explique par "lieux défrichés, forêt coupée". Aebischer voit plutôt dans Coppet une coupure, une entaille, un petit ravin provoqué par un cours d'eau.
Granges Rothey: grange vient du latin de basse époque granica, attesté déjà dans les lois germaniques dès le VIe siècle, et dérivé de granum "blé". Il avait le sens de l'endroit où l'on semait le blé, mais il semblerait que le mot n'ait été couramment employé dans ce qui fait la France qu'à une époque relativement tardive, sa fortune étant due, au moins partiellement, aux cisterciens, qui l'employaient au sens d'"établissement rural exploité par les religieux". Rothey est un nom de famille.
Chandon: du gaulois Cambo-duno-n signifiant "forteresse située à un coude de rivière", ou forteresse sur un mamelon arrondi, le premier de ces sens convenant parfaitement à cette localité, puisque les ruines de la forteresse s'élevaient là où plus tard fut construit le château des seigneurs de Belmont, sur la colline où se trouve aujourd'hui la forêt du Grand Belmont, aux pieds de laquelle le Chandon fait un coude.
Misery: dérivé en -acum du nom de personne Miserius ou Macerius.
Courtion: composé de court et du nom germanique Tyon, connu en Suisse romande jusqu'au XIIIe siècle, et qui représente un Teodo germanique.
Avenches: dérivé par le suffixe -icum du nom de la déesse Aventia, qu'il faut rapprocher d'un mot avent-, avant-, "source".