AVENTICUM - Capitale de l’Helvétie romaine
Se divertir dans les arènes en assistant aux combats de gladiateurs, privilégier le bien-être et le prélassement aux thermes publics, ces us et coutumes faisaient partie du quotidien des habitants d’Aventicum, il y a 2000 ans.
Elevée à la condition de colonie placée sous la protection de l’Empereur, la cité romanisée était la capitale du peuple des Helvètes et comptait alors 20 000 âmes. Son rayonnement s’exerçait loin à la ronde, du Nord au Sud des Alpes. Les témoignages de cette époque fastueuse et florissante sont encore visibles aujourd’hui.
Son mur d’enceinte de 5,5 km était ponctué par 74 tours et 4 portes monumentales, dont la Porte de l’Est avec sa tour de la Tornallaz bien visible en amont du site romain. Le théâtre du Selley pouvait accueillir 11 000 spectateurs, l’amphithéâtre (l’un des mieux conservés de Suisse), les thermes du forum et le sanctuaire du « Cigognier ». De nos jours, l’on ne cesse de découvrir ce riche passé et le chantier archéologique est quasi permanent.
Les trésors les plus précieux d’Aventicum sont conservés au Musée romain. Le buste en or de l’Empereur Marc-Aurèle, découvert en 1939 dans l’une des canalisations du plus grand temple de l’ancienne cité ou le mystérieux dodécaèdre dont les scientifiques ignorent encore l’usage précis, sont autant d’objets rares visibles dans la tour médiévale du musée surplombant les arènes.
Avenches - La médiévale
La cité médiévale a été édifiée sur une butte à partir du 11e siècle. Elle ne demande qu’à se laisser raconter et visiter aux amateurs de tours, de monuments anciens, d’arcades, de chemins pavés, de petites places et esplanades, d’escaliers ou d’églises.
Le Château d’Avenches doit sa construction et son emblématique donjon aux évêques de Lausanne, alors suzerains de la ville, qui édifient la bâtisse au 13e siècle. Le bâtiment est rénové au 15e siècle et lors de la domination bernoise. Les architectes de l’époque ont épargné le magnifique donjon, tout en agrandissant le château et en le dotant d’une façade remarquable.
Il est l’un des plus beaux témoignages de l’architecture Renaissance en Suisse et abrite actuellement notamment des salles de classe, un théâtre et une galerie d’art. Une nouvelle phase de rénovation des façades a débuté en 2022.
Avenches - Capitale du Cheval
Depuis plus de cent ans, Avenches est la cité du cheval. En 1898, la création en ce lieu du Dépôt fédéral d’étalons et de poulains est une étape importante pour l’élevage chevalin suisse. Le Dépôt – aujourd’hui Haras national suisse – avait pour mission principale de mettre des étalons reproducteurs à la disposition des éleveurs pour améliorer l’élevage. La privatisation partielle des terres de la Confédération en 1995 a permis le développement des deux institutions actuelles dévolues au cheval : l’Institut équestre national IENA et le Haras national suisse HNS.
Le Haras national suisse est un centre de compétences pour le cheval reconnu au niveau international. De nombreux cours y sont donnés et des travaux de recherche menés pour la filière équine. Sur son site exceptionnel sont hébergés plus de 50 étalons franches-montagnes, unique race équine d’origine suisse. Des événements liés à l’élevage y ont lieu toute l’année.
Fondé en 1999 suite à la privatisation des anciennes terres du Haras Fédéral, l’Institut Equestre National d’Avenches (IENA) est un lieu unique en Europe où le cheval est roi. Grâce à ses infrastructures de qualité, réparties sur plus de 142 hectares, les cavaliers bénéficient de conditions optimales pour la pratique de toutes les disciplines équestres, aussi bien à l’entraînement qu’en compétition. Outre la dimension du sport et des loisirs, la question de la formation est également omniprésente avec IENA Academy. Ce centre de compétences propose à la jeunesse et aux adultes des formations dont le but est la transmission des valeurs et des connaissances garantissant le respect du bien-être des équidés.
En plus des courses ordinaires, le site accueille de nombreux championnats et concours équestres nationaux ou internationaux.
Avenches - Berceau de l’Aviation suisse
Avenches peut être considérée comme le berceau de l'aviation en Suisse grâce aux exploits d’un de ses fils, Ernest Failloubaz, pilote no 1.
Ernest Failloubaz, pionnier de l’aviation, est une figure emblématique de la naissance de l’aviation en Suisse. Il nourrit dès son plus jeune âge une passion pour l’aéronautique. Loin de se laisser décourager par les obstacles techniques et financiers, il persévère dans sa quête pour voler. Il devient ainsi le premier Suisse, à 19 ans, à réaliser un vol en avion motorisé, le 10 mai 1910, à Avenches dans la plaine de l’Estivage, un événement marquant de l’histoire aéronautique helvétique.
Le vol qu’il accomplit ce jour-là reste un exploit pour plusieurs raisons. À bord de son appareil, un Blériot XI, Failloubaz réussit à parcourir une distance significative et à accomplir un vol stabilisé. Bien qu'il ne fût pas aussi spectaculaire que les premiers vols réalisés ailleurs en Europe, celui d’Ernest Failloubaz à Avenches a permis à la Suisse de prendre une place parmi les pays pionniers de l’aviation.
Le 25 septembre de la même année, Ernest Failloubaz réalise le 1er vol suisse de ville à ville entre Avenches et Payerne puis participe successivement le 2 octobre 1910 au premier meeting d'aviation à Avenches. Le Conseil fédéral crée alors le brevet de pilote suisse et lui décerne le numéro 1.
Aujourd’hui, Avenches garde vivante la mémoire de ces premiers pas dans les airs. Le nom de Failloubaz est indissociable de l’histoire de l’aviation suisse, et la ville continue de célébrer son rôle majeur dans l’évolution de ce domaine. Un monument lui est dédié aux abords du Château, une plaque est apposée sur sa maison de naissance à la Rue Centrale et une salle de conférence porte son nom à l’Hôtel de Ville.
Avenches et le Général Guisan, son bourgeois le plus célèbre
Bien qu’il n’y ait jamais vécu, Henri Guisan a toujours été attaché et Avenches le revendique comme un des siens. La Commune ne manqua d’ailleurs aucune occasion de lui témoigner son admiration et son affection pendant et après la Guerre.
La Municipalité eu l’occasion de l’accueillir à quatre reprises entre 1940 et 1954. A chaque fois, ce fut une fête populaire et un accueil triomphal.
Une visite en 1940, presque une année après son élection comme Commandant en chef de l’Armée Suisse, deux passages en 1946 et 1954 lors de la fête annuelle de la Société des Bourgeois et une visite, le 1er août 1946 pour inaugurer la plaquette commémorative de la mobilisation 39-45 apposée sur la façade du Temple Marie-Madeleine.
Aujourd’hui, le souvenir du Général-Guisan est encore présent grâce à un buste, inauguré en 1969 et visible aux abords de l’Ancienne Poste ou à l’Hôtel de Ville où une salle de conférence porte son nom et où l’on peut y admirer une casquette qui lui est attribuée. Un parc commémoratif verra le jour en 2026 et les visiteurs pourront y découvrir des panneaux expliquant son parcours.